17/01/2015
Le Gamma OH: Ne pas l'oublier
Utilisation du gamma-OH en médecine de guerre
Le Gamma OH est un vieux produit, bien mieux connu actuellement dans le monde de la toxicomanie et du dopage (1). Pourtant c'est aussi un agent d'induction et d'entretien d'anesthésie qui a été très utilisé. Il est progressivement tombé en désuétude du fait de la mise à disposition d'agents plus maniables comme le propofol, l'étomidate et le midazolam. C'est un neurotransmetteur inducteur de sommeil physiologique. Il réduit la pression intracrânienne et intraoculaire. Ses effets respiratoires sont minimes. Il augmente le tonus utérin. Il préserve une grande stabilité hémodynamique. Il est métabolisé en CO2 donc sans risque d'accumulation de métabolites, bien que certains être retrouvés dans les urines (pas longtemps) ou les cheveux (2). Il est responsable d'hypokaliémie, abaisse le seul épileptogène et utilisé seul entraîne une mydriase. (3)
Il n'est plus utilisé en anesthésie du fait de la lenteur de l'induction (au moins 10 min Après administration IV obligeant de l'associer à un agent d'induction de cinétique courte), la durée de ses effets (de l'ordre de 90 min en injection unique ne permettant pas un réveil rapide) et d'effets secondaires (notamment la survenue d'hypokaliémie)
Son emploi est pourtant simple, peu coûteux et ne nécessite pas de seringue autopulsée (50 à 70 mg/kg IV pour l'induction, puis 25 à 35 mg/kg toutes les heures IV) . Sa grande durée d’action peut être mise à profit lors de sédation pour des évacuations sanitaires longues. Ses effets secondaires peuvent ainsi être exploités dans certains contextes particuliers (afflux massif de blessé, lieu isolé) pour l’entretien de la sédation du patient intubé-ventilé, dans le contexte de traumatisés graves et notamment des traumatisés crâniens avec rhabdomyolyse et hyperkaliémie, voire un état de choc hypovolémique du syndrome des ensevelis ou crush syndrome. Tout autant de situations qui sont fréquents en contexte militaire.
Moins connu que la kétamine, cet agent d'anesthésie mérite qu'on s'y intéresse à nouveau (4).
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